Frédéric Antonetti explique les raisons de son refus pour le poste d'entraîneur du SC Bastia.

Suite à son refus du poste d’entraîneur du SC Bastia, Frédéric Antonetti est longuement revenu dans Corse-Matin sur les raisons de son choix. L’ancien coach du SCB souhaitait bâtir et s’engager « sur du très long terme », chose impossible selon lui dans la situation d’urgence actuelle.

« Ce n’était pas le bon moment. Si je viens à Bastia c’est pour bâtir quelque chose de fort. Et dans une situation d’urgence, c’est infaisable. Je voulais m’impliquer sur du très long terme. Pour terminer ma carrière ici. Que ce soit entraîneur ou dans d’autres fonctions. J’ai voulu rencontrer les dirigeants, les connaître. Pour d’autres clubs, dans un tel contexte, je n’aurais même pas discuté. Mais pour le Sporting, j’étais obligé d’écouter. Les dirigeants m’ont ébranlé, m’ont déstabilisé. Nos projets pouvaient coller mais il y a avait trop de choses à rectifier. Je ne pensais pas pouvoir m’intégrer dans le fonctionnement actuel en pleine situation d’urgence... »

 

"J’ai dit non et je le regrette déjà"

Frédéric Antonetti évoque également l’engouement populaire sur sa possible arrivée au Sporting, estimant déjà « regretter son choix ».

« J’ai ressenti un engouement incroyable pour que je revienne. Un engouement qui m’a touché au plus profond. Je comprends que les gens soient déçus. J’espère qu’eux me comprendront aussi. Même si je sais que certains vont m’en vouloir, on va dire « Antonetti n’est pas venu nous aider ». Mais ce n’est pas l’envie qui manquait. J’ai passé deux nuits sans dormir, deux jours sans manger. Je suis meurtri moi aussi. Mais les conditions n’étaient pas réunies. Vraiment. Ce n’est pas que la situation me fasse peur. A mon âge, j’en ai vu d’autres. Mais c’est l’urgence, l’impossibilité de construire. J’ai dit non et je le regrette déjà. Mais je préfère dire non, le regretter et ne pas être dans la difficulté. Que dire oui, le regretter et souffrir. C’est ça mon raisonnement. »

 

"Bâtir quelque chose de solide à l’avenir"

L’ancien coach du Stade Rennais regrette par ailleurs que les dirigeants bastiais ne se soient pas manifestés après le départ de Frédéric Hantz en mai dernier. Tout en laissant la porte ouverte pour « bâtir quelque chose de solide à l’avenir ».

« J’ai été déçu évidemment. [...] Je regrette que la rencontre se soit faite dans, je le répète, une situation d’urgence plutôt qu’au cours de l’intersaison. Même si je sais que les gens vont être déçus, je veux laisser la porte ouverte pour bâtir quelque chose de solide à l’avenir. Avec tout le monde. Parce que construire c’est un acte collectif. Je peux apporter mon expérience, vingt ans de professionnalisme. Aujourd’hui au niveau sportif, il y a des choses à ajouter, à améliorer, tout le monde le sait. Mais ce n’est pas au mois de novembre qu’on peut faire ça. C’était un choix difficile à faire. Il fait mal mais j’ai dû le faire. Je n’ai pas dit oui pour un tas de raisons. Pour ma vie personnelle, ma vie familiale. Parce que tout simplement, ce n’était pas le bon moment. »