Geronimi : "Quand vous êtes chef d’entreprise, vous ne quittez pas le navire à la première difficulté"

Pierre-Marie Geronimi évoque dans Corse-Matin la tension entre les supporters et les dirigeants, marquée par un rassemblement à Armand-Cesari dimanche et une rencontre avec les joueurs hier à l’IGESA. Il répond notamment aux demandes de démission des dirigeants et revient sur la situation globale du Sporting.

« Le club est en difficulté sportivement. Ce qui conditionne l’avenir, c’est le maintien et comme nous sommes des gens responsables, il faut d’abord rétablir la situation sportive. Ces débats, même s’ils sont importants, passent après. Lorsque vous êtes chef d’entreprise, vous ne quittez pas le navire à la première difficulté, ce serait irresponsable. »

Le président bastiais dit avoir une confiance « pleine et entière » envers François Ciccolini, critiqué suite aux mauvais résultats. « On estime que nous ne sommes pas largués, on peut rattraper des équipes au classement. Évidemment, le match de mercredi est capital, on sait que le maintien se jouera autour des 40 points. Si on gagne six matchs, on sera en Ligue 1 l’an prochain. »

Concernant le mercato, que beaucoup de supporters jugent mauvais, Geronimi explique les nombreux prêts de cette saison. « Sportivement, si le joueur n’est pas au niveau il retourne d’où il vient. Et financièrement, on ne se met pas en danger sur un contrat longue durée. De toute façon la notion de contrat ne veut plus rien dire, le joueur s’en va quand il veut. »

Et de poursuivre sur le non-recrutement d’un attaquant en janvier : « Il nous fallait quelqu’un de libre à moins de 100 000 € par mois. Mais les dossiers dont on a parlé étaient supérieurs à ces chiffres. On s’est renseigné sur Nolan Roux mais il est resté à Saint-Etienne. Lys Mousset, c’était 25 000 € par semaine, 500 000 € de prêt payant et 250 000 € de pénalités si le joueur n’était pas au moins titulaire sur la moitié des matchs ! »

Quand on lui parle des critiques sur la gestion du club, PMG relativise. « Nous avons pris le club alors qu’il était en cessation de paiement. Aujourd’hui c’est 30 M€ de chiffre d’affaires, 118 employés. Je souhaite cette situation a beaucoup d’entrepreneurs corses. Tout le monde fait des erreurs de recrutement, dans tous les clubs. On ne retient que le négatif, que les échecs. »

« On continuera à écouter (les supporters), à échanger. Mais il faudra avoir des discussions argumentées. Ah oui, ce soir, on est relégable… à 4 points du 12e. On traverse un moment difficile. L’histoire de l’ouverture du capital n’a jamais été un tabou. Mais notre perte de 2 M€ chaque année est structurelle, nous sommes condamnées à vendre chaque année. »

Enfin, le président du SCB se justifie sur les faibles montants des joueurs vendus, qui ne dépassent jamais 2 M€, comme ce fut le cas pour Mathieu Peybernes lors de ce mercato hivernal. « Comment peut-on penser que si on nous proposait 5 M€ pour un joueur, on refuserait ! C’est l’offre et la demande. Lorsqu’il y a trois, quatre clubs sur un joueur, les prix montent. On vend nos joueurs au meilleur prix qui nous est offert. Mais c’est vrai que l’on vendra moins bien que Lyon ou Marseille. Si c’est facile de rester en Ligue 1, pourquoi Lens stagne en L2 ? »

Vous pourriez aimer...